Elsa Catelin

La réouverture du Musée de La Poste après plusieurs années de travaux a été accompagnée de l’émission d’un timbre. La Poste m’en a confié la réalisation.

4 autres dessinateurs/graveurs ont été mis en concurrence. Chacun de nous devait rendre au minimum trois esquisses assez finalisées. On avait le choix du format et la liberté de s’inspirer des éléments du dossier de presse.

Le jury, qui était composé de dirigeants de La Poste et de l’agence Jung architecture, en charge du projet de rénovation du musée, a retenu une de mes propositions. J’ai été heureuse de créer ce timbre pour ce musée, qui est le temple de la philatélie.

Sur le fond, j’ai d’abord voulu que ce timbre reflète vraiment la nouvelle identité du musée, son esthétique intérieure originale, avec son ouverture centrale, les intentions exprimées à travers elle. Et sur la forme, j’ai voulu casser les codes de la taille douce figurative et à tendance, c’est vrai, parfois un peu désuète.

La mise en concurrence m’a désinhibée et encouragée à me lâcher graphiquement. J’ai pris un risque avec cette approche conceptuelle.

C’est à dire que j’ai justement voulu traduire la nouvelle structure centrale du bâtiment, le fameux « totem », ce puits de lumière qui rayonne sur tous les espaces. Mais sans pour autant en rendre compte de façon illustrative. Je me suis attachée aux principes fondateurs de l’architecture de cette colonne : l’ouverture, la transparence, le lien entre les étages. Pour ça, j’ai choisi de représenter sa verticalité en coupant les mots « MUSEE DE LA POSTE » en syllabes posées les unes sur les autres.

Timbre Musée Poste

Et j’ai aussi souhaité rappeler les croisillons de béton qui forment l’arrière des sculptures de Robert Juvin figurant sur la façade du bâtiment. Des représentations de ces croisillons ont par la suite été utilisées pour la charte graphique et la scénographie du musée, elles vont manifestement devenir une vraie marque de fabrique. Je m’en suis donc inspirée.

Le décloisonnement des espaces de ce nouveau musée, j’ai également cherché à le montrer en introduisant des triangles qui s’échappent dans les marges du timbre. Et puis j’ai joué la sobriété, en n’utilisant que deux couleurs.